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Missions

Tout espace protégé, qu’il s’agisse d’un parc ou d’une réserve, qu’il soit national ou régional, représente un instrument de protection fort vis-à-vis des milieux et de la biodiversité. Ces lieux sont également des laboratoires ouverts pour le monde scientifique (naturalistes, géologues, sociologues, glaciologues, etc.) et des lieux d’accueil pour tous les publics : scolaires, locaux, touristes, personnes à mobilité réduite et en situation de handicap.

Protéger

Surveillance et Police

La réserve naturelle nationale n’est ni un espace clos, ni un espace mis sous cloche, ni un « sanctuaire ». Dans le respect de la réglementation, elle demeure très accessible au public tout au long de l’année, comme en témoignent les plus de 90 000 passages annuels. Toutefois, la fréquentation peut aller à l’encontre des objectifs de protection, notamment en hiver et en certains endroits, plus fragiles ou reconnus comme zones de quiétude du tétras-lyre.

Le décret de création de la réserve naturelle et les différents plans de circulation mis en place (ski, activités hivernales, VTT, équitation) ont été élaborés dans cette optique. La sauvegarde des milieux et des espèces nécessite un contrôle de la fréquentation.

Les agents de la réserve naturelle (tous les agents du Parc national de la Vanoise) sont donc assermentés, placés sous l’autorité du procureur de la République ; ils assurent à ce titre des missions de « police de l’environnement ». Cette surveillance est renforcée grâce à l’appui des services locaux habilités (Office national des forêts [ONF], Gendarmerie nationale et Office français pour la biodiversité [OFB]), soit de manière indépendante, soit à travers des opérations interservices.

Instruction des demandes d’autorisation

Pour tout projet (travaux, manifestations, projets de recherche scientifique, communication…) dans l’enceinte de la réserve naturelle, il est fortement recommandé de se rapprocher le plus tôt possible du conservateur de la réserve qui vous orientera vers la procédure à suivre.

Travaux, manifestations et suivis dans la réserve

Le décret n°90-629 du 12 juillet 1990 portant création, gestion et réglementation de la réserve naturelle nationale du Plan de Tuéda, ainsi que l’arrêté préfectoral AP n°2018/88 portant application du décret de création de la réserve naturelle nationale du Plan de Tuéda précisent les travaux (publics ou privés) relevant de l’entretien, réalisables sans autorisation préalable (autre qu’une autorisation de circulation en véhicule à demander au gestionnaire).

Dans le cas où la demande concernerait un projet modifiant l’état ou l’aspect de la réserve naturelle, le dossier devra être adressé à la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), chargée d’instruire le dossier, en lien avec le gestionnaire. L’avis du comité consultatif est requis. Le dossier doit être validé par deux instances : la CDNPS (Commission départementale de la nature, des paysages et des sites) et le CSRPN (Conseil scientifique régional du patrimoine naturel). Ces commissions se réunissent 2 à 3 fois dans l’année, c’est pourquoi il est nécessaire de constituer le dossier le plus en amont possible.

Circulation et manifestations sportives

Les demandes de circulation sont à établir auprès du gestionnaire. Elles seront instruites par la DREAL en lien avec le gestionnaire. L’autorisation est délivrée par l’autorité préfectorale. Concernant les manifestations sportives, l’avis préalable du comité consultatif sera requis.

Gérer

Conserver les habitats

Le rôle de la réserve naturelle est de favoriser les actions qui renforcent la biodiversité et la diversité des paysages. Les différentes études déjà produites ou à mener sont des instruments au service du gestionnaire. Elles permettent d’améliorer les connaissances de ces milieux et servent de base pour définir les interventions jugées nécessaires. L’ensemble de cette démarche est qualifié de « génie écologique ». Elle s’applique à 4 types de milieux avec, dans le nouveau plan de gestion, 4 objectifs à long terme :

  • Augmenter le degré de naturalité des milieux forestiers et préserver la capacité d’accueil pour la faune et la flore.
  • Maintenir la mosaïque des milieux herbacés et landes.
  • Maintenir le bon état de conservation des milieux ouverts de l’étage alpin.
  • Maintenir, voire augmenter, la fonctionnalité et l’état de conservation des milieux humides et aquatiques.

Conserver les espèces

Le pin cembro, appelé aussi arolle, est l’une des espèces pour laquelle la réserve a été créée. La protection de l’arolle profite à tout l’écosystème. Cette forêt abrite la plus grande station française de Linnée boréale, petite plante qui pousse à l’abri de l’arolle. Citons aussi le Cassenoix moucheté qui, en se nourrissant des graines du pin cembro, permet la régénération de ce dernier. Sans lui, la cembraie serait incapable de se développer. D’autres espèces profitent de cet arbre robuste, comme les petites chouettes de montagne, les pics et les chiroptères.

Le tétras-lyre ou petit coq de bruyère, cousin du grand tétras, est l’autre espèce pour laquelle la réserve a été créée. Oiseau emblématique des Alpes – seul massif où il subsiste en France – il subit de plein fouet l’évolution climatique, la déprise agricole et l’essor touristique. La réserve lui porte donc une vigilance accrue. Le suivi de la population et la limitation du dérangement en période hivernale sont prioritaires. Afin de comprendre sa répartition spatiale et les impacts des dérangements hivernaux, un partenariat a été mis en place avec l’Office français de la biodiversité et la Fédération des chasseurs, et commencé une étude au moyen d’équipement satellitaire. Cette étude sur le territoire dit des Trois-Vallées (dans lequel la réserve est incluse) est réalisée en étroite collaboration avec les domaines skiables, les chasseurs locaux et les communes.

D’autres espèces, qu’elles soient animales (petites chouettes de montagne, aigle royal, chiroptères, odonates) ou végétales (linnée boréale, laîche à petite arête), font également l’objet de suivis et d’études scientifiques spécifiques.

Promouvoir la recherche appliquée à la gestion

La réserve naturelle travaille en permanence en étroite collaboration avec de nombreux partenaires scientifiques (universitaires, laboratoires, structures publiques ou privées) sur des thématiques aussi variées que la mesure de l’évolution climatique, la recherche sur la biodiversité, la connaissance du patrimoine glaciologique, géologique et historique, la valorisation des travaux de recherche…

Sensibiliser

La sensibilisation et l’information de tous les publics sont les missions indissociables de la préservation. Pour ce faire, des actions de sensibilisation multiples sont menées toute l’année :

  • Une exposition permanente sur le pin cembro et sa biodiversité à la maison de la réserve ainsi que des expositions temporaires
  • Le partage des connaissances : animations thématiques, conférences, projections …
  • La diffusion d’informations sur la réserve et son actualité : site Internet, Facebook, journal local, publications ;
  • Le développement de projets pédagogiques avec les classes locales : interventions en classe, sur le terrain et à la maison de la réserve
  • La sensibilisation des habitants et des acteurs socioprofessionnels : par la diffusion de bilans annuels, l’organisation de temps de rencontre
  • La valorisation de la réserve grâce à de la documentation : plaquettes, panneaux d’information
  • La réalisation de sentiers de découverte : sentier botanique, sentier glaciologique, promenade savoyarde de découverte.