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Activités Traditionnelles

Pastoralisme

La réserve est concernée en partie par trois alpages communaux recensés dans le cadre de l’enquête pastorale du massif alpin et des territoires pastoraux des régions Rhône-Alpes et PACA, sur la période 2012-2014 : l’alpage de la Plagne (quartiers du Fruit, de la Ramée et des Grands Numéros), l’alpage de Tuéda (quartiers du plateau de Tuéda, de Mures Rouges et du Plan des Mains) et l’alpage du Saut.

L’alpage de Tuéda est loué par la commune au GAEC Perret, trois frères associés, agriculteurs aux Avanchers (commune d’Aigueblanche), qui ont repris l’exploitation de leur père. Ils emploient trois personnes : un fromager, un berger, un polyvalent (séracier et traite). Le bâtiment constituant le chalet d’habitation, la salle de fabrication et la cave se situent dans la réserve sur le Plan de Tuéda.

Le fromage de beaufort est fabriqué sur place et vendu en partie au détail dans la réserve tout l’été. L’exploitation compte 150 vaches laitières et une centaine de génisses en été. Outre les vaches, 18 porcs sont présents durant tout l’été sur l’alpage, et consomment le lactosérum, permettant ainsi de réduire les effluents. M. Perret possédait également des chèvres pâturant sur le versant au-dessus de la cave, mais il a cessé cet élevage en 2008.

L’alpage de la Plagne a été loué par la commune à M. J.-P. Raffort, agriculteur à Méribel, à partir de 1990. Depuis 2012 et la cessation d’activité de M. Raffort, cet alpage est loué, lui aussi, au GAEC Perret.

Concernant le mode de conduite du troupeau, les 150 vaches laitières restent sur le plateau de Tuéda la deuxième semaine de juin ; elles rejoignent ensuite l’alpage Burgin-Saulire (hors réserve) pour un mois et demi et finissent sur les quartiers du Plan des Mains et des Mures Rouges pendant un mois (hors réserve). Elles retournent ensuite sur l’alpage de Burgin-Saulire jusqu’à la démontagnée prévue mi-octobre. Les 150 vaches laitières sont présentes au total deux semaines sur la réserve. La machine de traite est déplacée tous les deux à trois jours. Tout le lait produit dans ces alpages, y compris hors réserve, est transporté puis transformé en beaufort dans l’atelier de fabrication situé au sein de la réserve.

 

Les génisses, quant à elles, pâturent sur la réserve de mi-juillet à fin août sur l’alpage de la Plagne, dans le vallon du Fruit, dans les quartiers de la Ramée (sur la réserve) et des Grands Numéros (hors réserve) du 20 août jusqu’à la démontagnée. Le troupeau de génisses est surveillé et suivi une fois tous les deux jours.

La réserve, surtout le plateau de Tuéda, représente un atout pour l’alpagiste, qui trouve ici des surfaces planes et productives en début de saison ainsi qu’une clientèle demandeuse de produits locaux.

L’alpage de la montagne du Saut (secteurs du Plan des Génisses et des Lanches du quartier de Gébroulaz, situés sur la réserve) était autrefois loué à des transhumants en provenance du sud, qui y faisaient paître 1000 têtes d’ovins. En 1963, lors de la création du Parc national de la Vanoise, il a été demandé aux consorts Étievent, propriétaires de l’alpage, de ne plus l’utiliser pour éviter de concurrencer les chamois présents dans le secteur ; en contrepartie, le Parc a pris en charge le bail payant. Au rachat de cette propriété privée par la commune en 2004, le bail a été poursuivi entre le Parc national de la Vanoise et la commune jusqu’au 31 décembre 2010.

Début 2020, une convention a été signée entre la commune et le Parc pour dédier la partie de cet alpage située en cœur du Parc national (jouxtant la réserve) à la recherche scientifique, afin d’étudier notamment les effets du changement climatique sur les espèces et les milieux de haute montagne.

 

Chasse

La chasse est autorisée dans la réserve. En fonction de la propriété foncière, on distingue deux cas :

  • Sur les terrains communaux, la chasse est gérée par l’ACCA (Association de chasse communale agréée) des Allues, qui comptait 90 membres en 2015 ; le territoire de chasse situé en réserve naturelle représente 8,4 % de la superficie totale de l’ACCA.
  • La chasse privée du Saut a été louée, entre 1948 et 2003, par 5 associés (plus 1 invité). En 1963, avec la création du Parc national de la Vanoise, leur territoire de chasse a diminué de moitié. Les pratiques sur la partie jusqu’alors privée évoluent en fonction des décisions de la commune, qui a fait l’acquisition de la propriété en 2004. À ce jour, le droit de chasse sur ce territoire privé du Saut est loué à l’ACCA.

Depuis le classement de la réserve, un plan de chasse au petit gibier est demandé par la Préfecture pour l’ensemble de la réserve. Le petit gibier à plumes (grives, geais…) n’est pas encore soumis à un plan de chasse. Le classement n’entraîne pas de réelles contraintes pour les chasseurs, même si les attributions du plan de chasse au petit gibier sont en-deçà de ce qu’ils demandent annuellement. L’interdiction de chasser le tétras-lyre constitue la seule restriction à cette pratique.

Les modes de chasse seront différents selon les espèces chassées :

  • à l’approche pour la marmotte et le chamois ;
  • au chien courant pour les lièvres brun et variable ;
  • en battue avec chiens pour le chevreuil, le sanglier et le cerf.

Approximativement, les chasseurs de l’ACCA des Allues passent 45 jours à chasser dans la réserve dont 30 jours avec les chiens.

Concernant d’éventuels dégâts commis par certaines espèces chassables, le sanglier est peu présent sur la réserve et la population de chevreuils a diminué. Aucun dégât particulier n’a été constaté. Ces deux espèces ne peuvent donc pas être considérées comme des espèces impactant le milieu. Cependant, il a été noté une augmentation des populations de cervidés.

 

Pêche

La pêche est autorisée dans la réserve dans le lac du Plan de Tuéda et dans le Doron des Allues et ses affluents.

De nombreux obstacles (barrage EDF au Bois d’Arbin, parking des Ravières, passage souterrain de la Chaudanne, tunnel de Mottaret) empêchent la migration de la truite en direction du plateau de Tuéda. Toute reproduction naturelle est donc compromise. L’AAPPMA locale, « La Gaule Tarine », procédait donc à un alevinage en truites fario de pisciculture. Depuis un peu plus de cinq ans, cette association a interrompu l’alevinage en truites fario afin d’éviter le croisement avec les souches locales et les a remplacées par 250 alevins de truites arc-en-ciel déversés début juillet.

La pêche dans le lac est cédée en concession au gérant de la petite restauration (située au rez-de-chaussée) de la maison de la réserve. Le gestionnaire de la buvette empoissonne le lac au cours de l’été en truites arc-en-ciel adultes, à raison d’une tonne par an maximum. Depuis 2016, un travail en collaboration avec la commune a permis de classer ce lac en pisciculture à valorisation touristique. Ce changement permet aux utilisateurs de pouvoir pêcher avec seulement une carte journalière achetée chez le gérant. De plus, des grilles très fines ont été installées à l’arrivée et à la sortie du lac rendant impossible le passage des truites arc-en-ciel dans le Doron des Allues.